Ce texte a été écrit en 1937...et pourtant on le croirait daté d'aujourd'hui :
Le Libéralisme se manifeste sous diverses formes :
On sait très bien que quelqu'un est dans son tort, mais comme c'est une vieille connaissance, un compatriote, un camarade d'école, un ami intime, une personne aimée, un ancien collègue ou subordonné, on n'engage pas avec lui une discussion sur les principes et on laisse aller les choses par souci de maintenir la bonne entente et l'amitié . Ou bien, on ne fait qu'effleurer la matière au lieu d'aller au fond des choses, afin de rester en bon terme avec l'intéressé . Il en résulte qu'on fait du tott à la collectivité comme à celui-ci. C'est une première forme de libéralisme.*
On se livre, en privé, à des critiques irresponsables au lieu de s'employer à faire des suggestions à l'organisation . On ne dit rien aux gens en face, on fait des cancans derrière leur dos; on se tait à la réunion, on parle à tort et à travers après . On se moque du principe de la vie collective, on n'en fait qu'à sa tête . C'est une deuxième forme de libéralisme.
On se désintéresse complètement de tout ce qui ne nous concerne pas ; lême si l'on sait très bien ce qui ne va pas, on en parle le moins possible ; on reste sagement à l'abri et on a pour seul souci de n'être pas pris soi-même en défaut . C'en est la troisième forme.
On n'obéit pas aux ordres, on place ses opinions personnelles au-dessus de tout . On n'attend que des égards de l'organisation et on ne veut pas de sa discipline . C'en est la quatrième forme.
Au lieu de réfuter, de combattre les opinions erronées dans l'intérêt de l'union, du progrès et du bon accomplissement du travail, on lance des attaques personnelles, on cherche querelle, on exhale son ressentiment, on cherche à se venger. C'est est la cinquième forme.
On entend des opinions erronées sans élever d'objection, on laisse même passer des propos contre-révolutionnaires sans les signaler ; on les prend avec calme, comme si de rien n'était . C'en est la sixième forme.
On se trouve avec les masses, mais on ne fait pas de propagande, pas d'agitation, on ne prend pas la parole, on ne s'informe pas, on ne questionne pas, on ne prend pas à coeur le sort du peuple, on reste dans l'indifférence, oubliant qu'on est un communiste et non un simple particulier. C'en est la septième forme.
On voit quelqu'un commettre des actes nuisibles aux intérêts des masses, mais on n'en est pas indigné, on ne l'en détourne pas, on ne l'en empêche pas, on n'entreprend pas de l'éclairer sur ce qu'il fait et on le laisse continuer . C'en est la huitième forme.
On ne travaille pas sérieusement mais pour la forme, sans pan ni orientation, cahin-caha : "bonze je sonne les cloches au jour le jour" . C'en est la neuvième forme.
On croit avoir endu des services à la révolution et on se donne des aires de vétéran ; on est incapable de faire de grandes choses, mais on dédaigne les tâches mineures ; on se relâche dans le travail et dans l'étude . C'en est la dixième forme.
On a commis des erreurs, on s'en rend compte, mais on n'a pas envie de les corriger, faisant preuve ainsi de libéralisme envers soi-même. C'en est la onzième forme.
Pas un mot à reprendre....tout reste bon à lire, méditer et mettre en pratique...surtout dans les moments critiques que la Belgique vit.
PS : ce texte est signé par Mao Tsé-Toung mais je suis certain que tout le monde sera d'accord avec ce s lignes !